Par Foucauld.
Tu ne m’appartiens pas.
En arrière de ma vie, l’obscurité,
Et sous mes pas, l’impermanence.
Je ne m’appartiens pas.
En avant de ma vie, l’incertitude,
Et au-dessus de moi, les étoiles mouvantes.
Seulement le tenace désir
D’écouter Ta promesse
Me recréer.
***
Comme une mouche obstinée
Butant sur l’incompréhensible obstacle de la vitre
Qui la sépare de l’odorant jardin fleuri,
Nous butons les uns contre les autres,
Nous fracassons contre le mal,
Nous fissurons contre la peur.
Il n’y a plus que la pensée entortillée
Dans ce qui la nie, l’humilie et l’afflige.
L’obstacle seul se fait réel, devient un mur.
Par quel élan lucide, par quel emportement pur, parviendrons-nous
À gagner la hauteur où se font sensibles Tes dons,
Ceux-là qui ne cessent de s’offrir comme vie véritable ?
***
Le ciel pâle me dévisage
sans me voir,
la lumière glisse en moi
sans me toucher :
toute l’innocente beauté du monde m’enveloppe
sans m’inclure en ses jeux.
Je me sens la parcelle d’une profuse indifférence.
De quelle nature serais-je l’enfant perdu,
par quel mystère mon cœur en serait-il exclu ?
Ma pensée se cogne à ma vie
comme un insecte sur le miroir.
Ma conscience ébréchée libère
un appel éperdu.