Les réflexions théologiques autour de la puissance divine ont des implications sur la manière dont nous envisageons le pouvoir politique. Le pouvoir humain peut être compris comme délégation du pouvoir divin, comme dans la monarchie de droit divin, ou comme appropriation d’un pouvoir qui ne peut être que celui de Dieu, comme dans l’anarchisme chrétien. L’insistance sur l’attribut de la toute-puissance divine a pu être un modèle de la construction d’une toute-puissance étatique, comme chez Hobbes.
La pensée de Simone Weil se situe ailleurs, dans un modèle d’abdication du pouvoir : Dieu est tout-puissant mais ne commande pas partout où il en a le pouvoir. Le modèle politique de l’abdication divine permet aussi d’éclairer un double phénomène propre à la modernité identifié par Simone Weil à une forme d’idolâtrie : la théologisation ou sacralisation abusive du politique et la dépolitisation de la société.
Intervenante : avec Alexandra Féret, docteure en philosophie et professeure, spécialiste de l’œuvre de Simone Weil.
Enregistrement audio de la conférence : cliquez ici.